Depuis le 12 mai, le géant du e-commerce Amazon applique un « supplément carburant et inflation » sur le coût de livraison de produits mis en vitrine sur sa plateforme par des vendeurs tiers. Un phénomène qui tend à s’amplifier dans le secteur de la vente en ligne, frappé lui aussi par la hausse des prix de l’énergie.
L’inflation galopante qui secoue les marchés mondiaux commence à faire sortir ses effets sur la filière de la logistique e-commerce, dont l’une des paramètres de croissance, continue depuis plus de dix ans, repose sur l’attractivité de ses offres de livraison, maillon essentiel de la supply chain.
Premier signe tangible de ce « retournement de tendance » : la surfacturation opérée depuis le 12 mai 2022 par le géant du e-commerce Amazon sur les ventes de produits mis en ligne sur sa plateforme par des marchands indépendants. Ces transactions se voient désormais appliquer un supplément « carburant et inflation » de 4,3% destinés à compenser la hausse des prix de l’énergie supportés par le transporteur dans le cadre d’une prestation logistique externalisée auprès d’une branche de l’acteur américain et ses filiales européennes.
20 centimes de plus par colis
En France, l’augmentation des tarifs est de l’ordre de 20 centimes sur chaque colis expédié au nom de ces vendeurs tiers qui accèdent aux services réseau logistique et de transport d’Amazon, moyennant le paiement de « frais ». La plateforme en compte deux millions qui listent leur produits dans les différentes catégories déployées sur le site e-commerce.
Si elle marque les esprits au regard du poids représenté par Amazon sur l’ensemble du secteur, la décision inédite -pour ne pas dire historique – de l’opérateur de Seattle est loin d’être isolée : elle participe d’un mouvement d’ensemble qui a vu, ces dernières semaines, de nombreux transporteurs, comme FedEx ou UPS, appliquer une surcharge carburant sur leurs tarifs pour compenser la hausse des prix de l’énergie. Reste à savoir dans quelle mesure le vendeur tiers répercuteront ce « supplément « sur leurs prix finaux au cours des prochains mois. Une hausse que le mastodonte de la logistique justifie par les « nouveaux défis posés par la flambée du coût de l’essence et du gazole alors même que l’assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 partout dans le monde, laissait espérer un retour à la normale en 2022 ».
Pas d’impact sur les tarifs liés à la gestion des retours e-commerce
Un phénomène qui, en réalité, s’est fait sentir dès l’automne dernier dans l’euphorie et la mauvaise coordination de la reprise mondiale lié au recul de la pandémie : le surplus de volumes à traiter, la pénurie de main d’œuvre et de certaines matières premières et une envolée déjà perceptible de tarifs à la pompe, avait conduit des acteurs du transport à ajuster leur prix à la hausse (+4,9% pour DHL en France dès le 1er janvier 2021, +2,8% pour UPS, +3% pour Colissimo).
Dans un communiqué, Amazon promet que le mécanisme mis en place le 12 mai dernier « s’appliquera uniquement aux tarifs d’expédition » et non sur la gestion des retours e-commerce.