Simplification du passage aux frontières, nouvelle stratégie de formation professionnelle, harmonisation des législations européennes dans le domaine du transport routier, mise en place d’une plateforme numérique pour rapprocher les acteurs de la supply chain. ..L’Etat vient d’annoncer une série de mesures pour accroître la compétitivité de la filière logistique.
Tout est parti d’un rapport et d’un constat. En janvier 2019, deux dirigeants du secteur avait été chargé de dresser un état des lieux du niveau de compétitivité des « chaines logistiques françaises » par rapport à celui de leurs homologues européennes. L’évaluation et la nature de solutions préconisées par le document se fondaient notamment sur les carences relevées, quatre mois plus tôt, par la banque Mondiale dans son indice de performance logistique, lequel classe la France au seizième rang des 167 pays notés sur la période 2012-2018, loin devant ses principaux partenaires de l’UE (l’Allemagne est en tête, devant la Suède, la Belgique et l’Autriche). Les deux auteurs du rapport* remis en septembre dernier à Matignon réclament notamment un meilleure prise en compte « de l’importance de la logistique pour l’économie nationale », un enjeu qui se vérifie par le nombre d’emplois recensés dans l’ensemble de la filière (1,8 million) et l’ampleur de sa contribution dans le Produit Intérieur Brut (10%).
Créer des passerelles entre les métiers de la logistique
Quelle réponse l’Etat leur a-t-il apporté ? Six mesures phares se dégagent du plan de compétitivité détaillé récemment par les pouvoir publics : l’une d’elles porte plus spécifiquement sur la formation et les moyens à mettre en œuvre pour accompagner la transformation des compétences dans un secteur dynamisé par la révolution numérique (e-commerce). L’objectif est de « faciliter les passerelles entre les métiers » par une meilleure adéquation entre « l’offre de certification et de formation au regard des besoins identifiés sur les dix prochaines années ». Le rapport proposait notamment d’inscrire la fonction de «chef d’équipe en prestation logistique» dans la nomenclature des métiers du secteur afin que des formations correspondant à ce poste soient mises en place.
Sera également instaurée une « une banque numérique de profils pour les entreprises » et une application « signaux faibles» à destination des salariés afin que chacune des parties puisse détecter « à la source les besoins en compétences émergentes ».
Dans un autre registre visant à simplifier les procédures administratives, l’Etat s’engage à instaurer « une point de contact unique aux frontières » où s’effectueront l’ensemble des formalités d’export auprès des douanes, des services vétérinaires et phytosanitaires et de la DGCCRF. Ce dispositif sera expérimenté dans deux ports dès 2020, Le Havre et Dunkerque.
L’an prochain également, un projet de plateforme numérique verra également le jour afin de mettre en réseau, sur un même espace d’échanges, les acteurs de la filière. Objectif : faire converger « les flux d’information » et mettre à disposition des entreprises concernées des services (recherche de fournisseurs ou d’une sous-traitance logistique e-commerce, mesure de performance de la supply chain etc… )
*Eric Hémar, PDG d’ID Logistics et président de l’Union TLF, et Patrick Daher, président du groupe Daher.