Un nouveau texte non contraignant, publié par l’AFNOR, fournit une série de recommandations aux acteurs du e-commerce qui souhaitent donner aux consommateurs des informations claires et précises sur l’impact écologique de chaque mode de livraison.
Un pas de plus en faveur d’une logistique verte. Plutôt que d’imposer un cadre réglementaire strict aux acteurs du transport logistique, les promoteurs de la norme AFNOR XP X50-401 comptent laisser aux consommateurs la liberté d’opter pour la solution annoncée comme la plus propre. Ce choix se fera en connaissance de cause : les e-commerçants qui appliqueront le texte à la lettre devront fournir à leur clientèle un outil de mesure précis des émissions de gaz à effet de serre générés par chaque mode de livraison (domicile, point retrait, consignes, click and collect etc…).
Le contenu de cette norme, publiée par l’AFNOR en juin 2024, résulte d’un projet collectif qui a réuni, autour d’une même table, le ministère de la transition Ecologique, le groupe La Poste, la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), des associations de consommateurs et des professionnels du secteur logistique e-commerce. Des acteurs et décideurs s’étaient déjà concertés en 2021 afin d’ élaborer une charte d’engagements pour la réduction de l’impact environnemental du commerce en ligne.
Que dit la norme ?
La norme AFNOR XP X50-401 s’inscrit dans la continuité de ces actions. Son objectif est de formaliser, au sein d’un document officiel, une méthodologie claire et concrète à l’intention des pure-players qui souhaitent communiquer « des informations fiables au consommateur afin de l’éclairer dans ses choix de livraison », au moment d’un achat en ligne. Le texte recommande notamment un affichage des émissions de gaz à effet de serre associé à chaque mode d’expédition proposé, afin de permettre à l’utilisateur de comparer les formules en fonction de leur niveau de pollution : acheminement du colis à domicile ou hors domicile, dépôt en point-relais ou en consigne, retrait en magasin (click and collect).
Ces données devront être exprimées en équivalent CO2 (noté CO2e) et apparaître à chacune des étapes du parcours d’achat sur un site e-commerce, précise encore le texte de l’AFNOR.
Respecter la norme, un gage de transparence
Cette norme, purement formelle, n’est pas obligatoire.
D’ailleurs, dans l’absolu, aucune loi n’impose aux acteurs du web de mesurer l’empreinte carbone de leur service de livraisons, ni même d’en informer leur clientèle. Toutefois, ceux qui font le choix de la transparence renforcent inévitablement leur crédibilité auprès du public, toujours plus sensibles aux enjeux environnementaux et aux efforts consentis par les entreprises du secteur marchand pour rendre leur activité plus propre : en France, près de 50% des cyberacheteurs y attachent de l’importance (source).
Rappelons tout de même qu’en 2021, les entreprises signataires de la première charte d’engagements volontaires pour « dépolluer » le commerce en ligne (et ses activités connexes comme le transport), avaient promis d’informer leur client de l’impact environnemental de chacune de leur livraison. La norme AFNOR XP X50-401 apparaît comme la suite logique de cette mesure.
En 2023, l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) avait réalisé une étude qui mesurait l’impact du transport logistique e-commerce : pour la consulter.