Une étude publiée par Citwell, cabinet conseil spécialisé dans les questions relatives à la transformation des opérations et de la supply chain, dresse un bilan du marché de l’externalisation logistique en France.
L’explosion du e-commerce, la globalisation des échanges, la mondialisation des chaines d’approvisionnement, mais aussi les nouveaux comportements d’achat des consommateurs, ont démultiplié et diversifié les besoins logistiques au cours de ces quinze dernières années.
Pourquoi externaliser sa logistique ?
Les entreprises mal équipées, mal préparées pour affronter ce défi très stratégique et exigeant, font aujourd’hui appel à des prestataires spécialisés pour gérer leurs commandes, stocker leurs marchandises et expédier leurs produits. Cette sous-traitance leur permet de réduire ou d’éviter des investissements lourds (infrastructures, véhicules de transport, systèmes de gestion). Elle leur assure, en retour, un service de qualité et rapide qui conditionne largement la satisfaction et la fidélisation de leur clientèle.
Dans une étude publiée au printemps 2024, le cabinet-conseil Citwell, qui se définit comme un « multi-spécialiste de la transformation des opérations et de la supply chain », fait un état des lieux global de l’externalisation logistique par secteur d’activité.
L’auteur de l’enquête s’est appuyé sur un panel de répondants constitué à plus d’un tiers (36%) de retailers (commerce de détail) et, à 21%, de distributeurs de biens d’équipements et autres produits de grande consommation. Les industries agroalimentaires (12%), les industries lourdes (7%), les secteurs du luxe (7%), les professionnels de la pharmacie et cosmétique (7%) et de l’automobile (5%) ont également été sondés. Des structures de santé, dont des hôpitaux, apparaissent aussi dans l’étude.
Que révèlent les réponses des entreprises interrogées par Citwell ?
Les retailers sous-traitent auprès de prestataires 3PL
L’industrie lourde est le secteur qui sous-traite le plus sa logistique (90% des répondants). Suivent, d’assez loin, les commerces de détail : 63% indiquent externaliser leur entrepôt chez des 3PL (Third Party Logistics ou logistique tierce), un prestataire qui prend en charge plusieurs opérations-clé de la supply chain, dont le stockage des marchandises, la préparation de commande logistique, l’expédition et le transport des colis.
Beaucoup d’industries agroalimentaires et d’entreprises positionnées sur le marché du luxe délèguent leur activité logistique à un spécialiste (plus de 70%).
En revanche, « 100% des répondants du secteur Santé & Hôpitaux indiquent exploiter leur logistique en propre » signale Citwell.
Les grandes entreprises sous-traitent plus que les ETI. Quid des PME ?
L’enquête observe d’ailleurs que « la politique d’externalisation n’est pas liée au nombre d’entrepôts dont dispose l’entreprise » : ainsi, 75% des enseignes « qui ne possèdent qu’un seul entrepôt conservent cette activité en interne » précise Citwell. En revanche, « le secteur et/ou la stratégie de l’entreprise ont une incidence bien plus forte sur l’externalisation ».
Selon Simon Magny, manager chez Citwell, « le lancement de l’activité logistique s’effectue souvent en interne. Par contre, l’externalisation s’accélère lorsque les activités logistiques s’éloignent géographiquement du centre de décision et/ou lorsque l’activité logistique évolue (nouveaux flux, nouveaux types d’articles, …»
Pour être tout à fait complète, l’étude angle également ses analyses en fonction de la taille des entreprises :
Chez les PME (entre 20 et 249 salariés), « la répartition entre l’externalisation et le maintien de l’activité logistique est assez équilibrée ». Les ETI (Etablissements de taille intermédiaire, jusqu’à 4 999 salariés) tendent à gérer leur activité logistique en interne, alors que les grands groupes (au moins 5 000 salariés) sous-traitent davantage.