Depuis les années 1990, un nombre croissant d’entreprises recourent à la sous-traitance pour assurer leur besoins en magasinage, emballage et livraisons. Objectif : limiter leur coût, libérer de l’espace et se donner la capacité de se concentrer sur leur cœur de métier.
En Pays de la Loire, la logistique –au sens le plus large du terme – occupe environ 80 000 salariés (hors intérim), sans doute même davantage si l’on se réfère aux pointages les plus récents réalisés par l’Observatoire régional de l’Emploi. Ce total, issu des mesures régulières effectuées par l’Insee, augmente de 7% sur la période considérée (2010-2015), un rythme légèrement plus élevé qu’au niveau national (+5%). La croissance du niveau d’embauches enregistré dans le secteur est, selon l’Institut des Statistiques, assez largement porté par deux métiers spécifiques, en plein boom depuis l’émergence et la montée en puissance du commerce en ligne : les transports et l’entreposage (5 700 créations de postes à eux deux, soit une hausse de +20%).
Dans le détail, l’effectif global se répartit en deux segments presque égaux : 44% des salariés recensés (36 200) exercent chez des prestataires spécialisés, et 55% (45 100) travaillent dans des entreprises dont l’activité principale n’est pas de « nature » logistique, mais qui assurent en interne ce type de fonctions (stockage, préparation de commande, livraison etc…) pour répondre aux besoins de leur propre business.
Un pic d’emplois dans les prestations BtoB
Par un effet mécanique de vases communicants, le nombre de personnels répertoriés cette seconde catégorie tend à diminuer au profit de l’autre depuis 20 ou 30 ans, même si le report de l’un à l’autre n’est pas strictement mathématique : comme partout ailleurs, le phénomène, alimenté par l’externalisation de la logistique e-commerce, s’observe en Pays de la Loire, bien que la mutation y soit un peu plus lente qu’à l’échelle du marché français.
Le recours à la sous-traitance a « été particulièrement fort au cours des années 1990 sur le territoire ligérien » rappelle une précédente étude de l’Insee. Ce mouvement s’est notamment traduit par une redistribution des « emplois de l’industrie vers les services aux entreprises ». Il s’est poursuivi « depuis le début de la décennie 2000 », bien qu’à une cadence ralentie par rapport à la décennie précédente et « dans un contexte de très forte hausse de l’emploi global dans la logistique ». Les recrutements y ont été sensibles dans tous les secteurs, avec un pic « dans les prestations btob » (+ 7 % en moyenne annuelle contre + 5,5 % dans l’ensemble des autres activités.
Le développement des ventes réalisées sur internet pose de nouveaux enjeux pour les commerçants, les transporteurs et les logisticiens et bouleverse les logiques de livraisons « notamment à l’approche du dernier kilomètre ».
Ces nouveaux besoins se vérifient dans le resserrement du maillage des points-relais et autres centres de stockage, jusque dans les centre-bourgs : selon l’Insee, la région Pays de la Loire accueille « 6 % des points relais nationaux, soit 1 220 sites identifiés comme tels ».
Entre 2010 et 2015, le nombre de points relais s’est accru de 10 % par an en France. Chacun de ces sites (le plus souvent des commerces) reçoit entre 20 et 40 colis par jour, avec des pics de charge en décembre.