Logistique : Comment réduire l’impact carbone des emballages ?
Signée en 2021 entre la Fevad, fédération professionnelle des acteurs de la vente à distance, et le Ministère de la Transition écologique, la charte d’engagements pour la réduction de l’impact environnemental du commerce en ligne et de la logistique, deux activités stratégiquement liées, prévoit une série de mesures destinées à réduire les volumes d’emballage et encourager leur réutilisation.
La question agite depuis plusieurs années le monde du e-commerce, pointé par les pouvoirs publics et le tenants d’une écologie exigeante pour les impacts conjugués de ses différentes activités sur l’environnement, qu’elles soient directes ou annexes : en 2020, Statista estimait à 13% la quantité des émissions de gaz à effet de serre imputable, au niveau mondial, à la seule partie « transport » de la filière. Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est beaucoup moins que le « packaging »…dont la contribution aux GES grimperait, d’après la même source, à 45% !
Pourquoi l’emballage pollue ?
L’emballage, indissociable du secteur logistique, puisqu’il constitue le conditionnement nécessaire à la protection du produit à expédier jusqu’au client final, concentre plusieurs éléments au sein de son empreinte carbone globale : son processus de fabrication (dont le bilan énergétique dépend notamment du matériau qui le compose, plastique, caton ou papier), son acheminement parfois multimodal, son usage et sa fin de de vie.
Depuis quelques années, l’étau se resserre autour des empaquetages non biodégradables, notamment dans le secteur de la distribution où certaines denrées alimentaires fraîches (fruits et légumes) ne peuvent plus être vendues dans des emballages en plastique. A partir de 2025, cette interdiction sera étendue aux contenants composés de « polymères ou de copolymères styréniques, non recyclables ».
Dans les entrepôts, le carton, très utilisé pour le conditionnement des marchandises à stocker et expédier, reste une alternative plus « sobre » et s’inscrit plus naturellement dans un enjeu de logistique verte. Renouvelable et recyclable, ce matériau n’affiche pas pour autant un bilan carbone parfaitement neutre : d’après une estimation établie par la marque éco-responsable Loom sa fabrication génère 964 kilos par tonne d’équivalent CO2 (certes, deux fois moins que le plastique) et tous les emballages en carton ne connaissent pas une seconde vie (13% finissent enfouis en décharge).
Emballage : 5% de réemploi dès 2023 ?
Au-delà de la nécessité de recyclage, la question de l’optimisation des emballages se pose clairement depuis plusieurs années afin de limiter le poids du vide, adapter les conditionnements de manière à limiter les calages et ainsi accroître les superficies de chargement lors des transports : c’est dans cette direction que la charte d’engagements pour la réduction de l’impact environnemental du commerce en ligne et de la logistique, signée en 2021 entre la Fevad et l’Etat, compte aller.
Le syndicat annonce ainsi vouloir impulser des actions visant à réduire « le volume des emballages de livraison pour au moins 75% des produits ou des colis d’ici au 31 décembre 2024, notamment en supprimant le suremballage lorsque l’emballage fournisseur le permet, en diminuant les vides par l’utilisation d’emballages fabriqués sur-mesure ou adaptés à la dimension du produit ».
A propos du réemploi, le acteurs du e-commerce devront s’aligner sur les prescription de la loi AGEC qui souhaite porter à 5% le taux d’emballages réemployés dès 2023 puis 10% d’emballages en 2027. A l’échelle européenne, la proposition Packaging & Packaging Waste espère introduire un objectif de 10% d’emballages secondaires d’e-commerce réemployable d’ici 2030, 25% d’ici 2040.