Conscients des enjeux environnementaux et attentifs aux sensibilités écologiques de leur clientèle, directe ou indirecte, de plus en plus d’acteurs de la logistique s’engagent dans des process moins énergivores. Ce verdissement de leur offre obéit aussi à des considérations économiques.
Par la transversalité de ses activités – stockage, emballage et livraison de colis – le secteur logistique est régulièrement pointé pour son impact, très lourd, sur l’environnement. Il représenterait à lui seul, et dans sa globalité, 10% de l’empreinte carbone* française, un bilan largement tiré à la hausse par le transport, de loin le créneau le moins sobre. Les poids lourd représenteraient en effet le tiers des dégagements de CO2 issu du trafic routier, première source de gaz à effet de serre dans l’Hexagone, devant la production d’électricité, l’industrie et les métiers de la construction.
La couverture du « dernier kilomètre » (transport des marchandises au plus près du destinataire) reste le segment le plus émetteur de la chaîne logistique. D’après Enedis, compte pour 25% des émissions de GES mesurés dans les villes.
A cela s’ajoute le poids énergétique des infrastructures : plus de 4000 entrepôts et plateformes sont implantés en France et chacun d’entre eux consomme annuellement 100 à 200 kWh/m² ** en moyenne, volume qui grimpe de 500 à 1 000 kWh/m² pour les entrepôts frigorifiques.
Pour rectifier leur trajectoire, et accessoirement soigner leur image auprès du public et des professionnels sensibilisés aux questions environnementales et à l’urgence du changement climatique, beaucoup d’opérateurs du secteur mettent en œuvre une logistique verte.
Cette stratégie globale nécessite au préalable de mesurer l’empreinte carbone de chaque métier/activité et d’agir en conséquence sur les postes le plus polluants en recourant à des outils spécifiques, des process et des technologies plus sobres.
Rationalisation des itinéraires et des chargements
Elle vise à réduire les distances parcourues afin de diminuer les émissions de CO2 liées au transport de marchandises. Les professionnels de la logistique utilisent des logiciels avancés de gestion des itinéraires pour éviter des allers-retours inutiles et regrouper leurs livraisons par zones géographiques. Cette optimisation des trajets implique en amont une utilisation maximale des capacités de chargement du véhicule : à cette fin, la qualité et le dimensionnement de l’emballage constituent un autre enjeu-clé de la logistique verte.
Des emballages plus propres et optimisés
Pour minimiser l’impact sur l’environnement et limiter le volume des déchets, un prestataire logistique privilégie aujourd’hui l’emploi de matériaux recyclables/recyclés ou biodégradable pour conditionner les produits à expédier. L’effort porte aussi sur la conception des emballages afin que leur format permette d’exploiter au maximum la surface de stockage disponible à l’intérieur du camion. L’objectif de l’opération vise à concentrer dans un minimum de voyages la totalité des livraisons à réaliser.
Des véhicules peu ou pas polluants
On l’a vu, le transport représente au moins le quart des émissions de carbone dans les villes. Pour y remédier et verdir la dernière étape de leur chaine logistique – celle de la distribution finale – les entreprises utilisent des véhicules qui roulent à l’énergie électrique ou au biogaz. Le vélo est la solution la plus radicale : moins encombrante, elle contribue à soulager la circulation automobile et réduire la pollution sonore.
*L’empreinte carbone d’une entreprise ou d’un secteur représente la quantité de gaz à effet de serre qu’ils émettent sur une période donnée, généralement annuelle.
**En France, plus de la moitié des entrepôts logistiques s’étendent sur une surface une inférieure à 1300 m². Les plus importants atteignent une superficie de 100 000 m².