Les entrepôts disposent des outils nécessaires pour gérer les stocks en fonction des dates de péremption des marchandises à livrer. Explication.
Entre mars et mai dernier, la crise sanitaire liée à la propagation du Covid-19 a grossi les flux de produits alimentaires et de matériels d’hygiène en transit dans les entrepôts logistiques, rouage essentiel de la chaîne d’approvisionnement entre les fournisseurs et les distributeurs : une étude publiée dès 15 avril par la Banque de France avait confirmé une chute globale des ventes dans les commerce de détail au cours de deux premières semaines de confinement (entre le 17 et le 31 mars), à l’exception du secteur de la pharmacie qui avait vu son activité progresser (+2,7%) et celui des supermarchés (+7,4%) et hypermarchés (+1,7%) où le seul achat de denrées s’était accru de + 3,2% au cours de la période par rapport au quatrième trimestre 2019. Pour cette dernière catégorie de produits, l’institution financière signale qu’un transfert de consommation s’est opéré en direction des particuliers, au détriment des restaurants, contraints à longue fermeture administratives entre le 15 mars et le 2 juin.
Règles de sécurité alimentaire
En cette période si particulière, l’afflux de marchandises hautement périssables dans le moindre entrepôt de stockage posait la question de leur gestion logistique et de transport afin d’en garantir la traçabilité, dans le respect strict des règles de sécurité alimentaire édictées par les législations nationales et les directives européennes.
Le Règlement communautaire (CE) n° 178/2002, entrée en application depuis quinze ans, fixe d’ailleurs les procédures relatives à ces prescriptions : « toute entreprise, même dotée d’un excellent système de gestion de la qualité, est susceptible d’être un jour confrontée à un rappel obligatoire d’un produit potentiellement dangereux pour la santé des consommateurs par suite d’un emballage défectueux, un défaut de conservation, un problème en production ou au stockage » signale un guide d’interprétation du texte, édité par les autorités luxembourgeoises. Elles enjoignent donc les acteurs de la filière, mais aussi « les transporteurs et les entreposeurs qui interviennent dans la distribution des denrées alimentaires » à se doter de solutions technologiques aptes à assurer la traçabilité des produits à toutes les étapes de la supply chain.
Dates limites ou date de durabilité ?
Ces enjeux ont été largement pris en compte par les entreprises qui réalisent une prestation logistique, depuis le stockage des marchandises à la préparation de commande. Leur logiciel de gestion (WMS) assure un pilotage optimisé des colis entreposés sur ces plateformes et permet d’adapter l’ordre de leur expédition des lots en fonction des dates limites de consommation (DLC) ou des dates de durabilité minimale (DDC, ex-DLUO).
Ces deux normes, mentionnées sur les produits alimentaires préemballés, ne signifient pas la même chose. La première indique un délai impératif au-delà duquel la marchandise concernée n’est plus commercialisable sous peine de présenter un risque grave en cas de consommation. La seconde stipule qu’après la fin de l’échéance, « la denrée peut avoir perdu une partie de ses qualités spécifiques », sans pour autant menacer la santé de ceux qui s’en nourriraient.