D’après le bilan annuel dressé par la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), les transactions en ligne ont progressé de +8,5%. Un effet direct des périodes de confinements, elles-mêmes à l’origine d’un processus de digitalisation auquel les enseignes ont été contraintes de se convertir parfois très rapidement pour s’ouvrir de nouveaux débouchés sur internet.
Ils étaient très attendus : les chiffres du e-commerce sur l’ensemble de l’exercice 2020, si particulier en raison des mutations économiques impulsées par la pandémie, ont été livrés par la Fevad. Sans surprise, ils traduisent une forte progression du marché, une nouvelle accélération dont l’ampleur s’explique sans doute par la nécessaire évolution des modes de ventes physiques vers le digital. Un support dématérialisé devenu pendant de nombreux mois la seule vitrine des commerces traditionnels frappés par les fermetures administratives liées aux confinement (deux entre mars et mai, puis en novembre).
Venons-en aux faits : le niveau des ventes enregistrées sur internet a bondi de près de 10 milliards d’euros en 2020, pour s’établir à 112 milliards de chiffre d’affaires sur l’ensemble de l’année, soit une hausse de + 8,5%. Parallèlement, l’offre s’est encore étoffée et diversifiée puisque la Fevad a comptabilisé 17 400 sites supplémentaires pratiquant le e-commerce (il y en aujourd’hui plus de 200 000 en France).
Ce type de consommation numérique représente aujourd’hui 13,4% du commerce de détail (contre 9,8% en 2019) avec un panier moyen qui s’élève à 61 euros, soit deux euros de plus sur un an.
Développer la collecte de données en temps réel
Pour la Fevad, il est incontestable que « la vente de produits sur internet a joué un rôle d’amortisseur économique pour les magasins physiques ». Ces derniers ont ainsi vu leur volume de transactions en ligne s’envoler de +53% sur l’année « avec des pics à +100% pendant les deux confinements ». Le corollaire de ces nouvelles pratiques, c’est l’accélération mécanique des livraisons à domicile et l’accroissement du nombre de colis en circulation : dès novembre dernier, Sendcloud, spécialiste de l’expédition pour les e-commerçants, anticipait un accroissement record du trafic à +21% par rapport à 2019 et à + 118 % lors de la seule semaine du CyberMonday 2020.
Pour faire face à ces nouveaux flux, les petites enseignes indépendantes, peu ou pas équipées, ni en ressources humaines ni en matériels, n’ont d’autres choix que de s’organiser en recourant aux services de partenaires et d’un « prestataire logistique e-commerce » comme l’a souligné le président de la Fevad François Monboisse en février dernier (source : BFM Business) ;
En retour, ces spécialistes envisagent d’adapter leurs pratiques et renforcer leurs services pour répondre à ces nouveaux volumes, mais aussi aux exigences et aux délais de cette demande exponentielle : dès l’été dernier, une très forte majorité de professionnels du secteur annonçaient vouloir engager une transformation majeure de leur entreprise logistique à la suite du Covid-19 en investissant dans la technologie (Source: Shipping and Freight Resource, 2020). En France, près d’un tiers des acteurs sondés par l’Aslog (26%) envisageait par exemple de « développer la collecte de données en temps réel ».