Dès lors qu’elle confie la préparation et l’acheminement de ses colis à un prestataire logistique, une enseigne e-commerce n’a pas à investir elle-même dans un entrepôt. Une sous-traitance qui l’exonère des lourdes charges administratives, fiscales et réglementaires liées à la gestion de ce type d’infrastructures.
L’explosion des ventes en ligne conduit de nombreux acteurs de ce marché à déléguer une partie de leurs opérations à d’autres entreprises spécialisées dans les métiers du stockage et du transport. Cette externalisation de la logistique e-commerce répond très souvent à un objectif de compétitivité visant à maîtriser les coûts de gestion de l’enseigne quel que soit le niveau de l’activité : entre l’afflux de commandes enregistré pendant Noël et le calme relatif qui, en dehors des soldes d’hiver et d’été, caractérise les périodes intermédiaires traditionnellement identifiées en août, septembre (après la rentrée scolaire) et le début du printemps (mars), il est évident que les besoins ne sont pas les mêmes.
La difficile gestion d’un entrepôt
Cette cyclicité propre au secteur marchand explique les choix stratégiques opérés par les professionnels du e-commerce, davantage enclins à recourir à la logistique tierce partie, ou 3PL (pour Third-party logistics) que d’investir en propre dans du capital physique, un entrepôt par exemple.
Il est vrai qu’une telle infrastructure occasionne des frais de gestion très lourds tout au long de l’année et s’inscrit dans un cadre normatif assez strict. Certaines d’entre-elles –les plus grandes – relèvent en effet de la nomenclature des ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement) qui détermine la procédure à suivre pour obtenir le droit de l’exploiter (autorisation, enregistrement ou déclaration). En fonction de leur classification, ces espaces couverts, où sont emmagasinés d’importants volumes de marchandises, doivent obéir à un certain nombre de règles relatives à la sécurité incendie, l’évacuation des eaux, la taille des cellules de stockage, l’aménagement d’une voie de circulation intérieure (pour les équipements roulants), l’accessibilité et la proximité des installations par rapport aux riverains (une distance minimale de 20 mètres est requise entre les parois de l’entrepôt et les habitations ou les établissements recevant du public).
Au-delà de ces contraintes, s’ajoutent des impératifs économiques : une enseigne e-commerce qui décide de louer (voire d’acheter) son propre local logistique s’expose au risque d’en sous-exploiter l’espace lorsque l’activité se replie. Or, une partie des charges (loyer, assurance, électricité) dépendent directement de la superficie du bien. Sans compter les dépenses générées par les personnels supplémentaires à recruter sur place (caristes, préparateurs de commande, magasinier, technicien de maintenance etc…).