Ce mode de classification des marchandises permet d’optimiser les coûts et de rationaliser le réapprovisionnement des stocks à partir de critères économiques (non plus seulement quantitatifs). Explication.
Très souvent associée au stockage logistique, la méthode ABC est un « classique » du travail en entrepôt : son qualificatif, constitué des trois premières lettres de l’alphabet, signifie à lui seul la notion d’ordre que sous-tend sa stricte application dans un secteur où la capacité d’organisation conditionne l’indispensable maîtrise des coûts et des délais.
Cette règle repose sur une sorte de principe universel enseigné dans les écoles d’ingénieurs, de comptabilité et de gestion où il fait figure de loi d’airain: Il s’agit du système de Pareto (du nom de son auteur, un économiste italien du XIXème siècle) dont les grandes lignes stipulent en des termes assez simples que de petites causes sont à l’origine de grands effets. Rapportée à la sphère marketing et commerciale, cette même théorie établit que 80% du chiffre d’affaires d’une entreprise sont générés par seulement 20% des produits qu’elle vend.
Entrepôt logistique : une méthode de stockage en trois catégories
Au sein d’un service logistique, le fameux 20-80 de Pareto correspond au rythme de rotation des marchandises, c’est-à-dire leur fréquence d’entrée (réception) et de sortie (expédition) : entre ces deux phases, une minorité d’entre-elles concentrerait le gros de l’activité et nécessiterait les plus importants moyens de stockage dans l’entrepôt.
C’est à partir de ce postulat que la méthode ABC se construit : elle consiste à opérer une classification en trois catégories qui correspondent chacune à l’importance stratégique des produits à traiter.
Dans la première (A), sont référencés les 20% d’articles (ou pièces) qui « tournent » le plus vite et, de fait, génèrent la majorité des revenus (80%). Ce stock, soumis à des flux d’ampleur et à une très forte demande, implique de la part des opérateurs une attention maximale (inventaires, contrôle des achats et des commandes en continu) car son maintien à niveau dépend de réapprovisionnements, sinon permanents, du moins très réguliers, parfois urgents. Pour des raisons d’organisation évidentes, ces marchandises classées A sont entreposées, « à portée de mains », dans les zones ou les parties de rayonnage les plus accessibles, et à proximité des quais de chargement.
Dans la deuxième (B) sont rangés les produits qui affichent un taux de rotation moyen. Ils sont en général un peu plus nombreux que les précédents (environ 30% des stocks) et occasionnent moins de mouvements. Leur place dans l’entrepôt se situe dans les zones dites « intermédiaires ».
Enfin, la troisième (C) comprend les marchandises qui « sortent » le moins. Elles représentent en général la moitié de la totalité du stock référencé dans la même structure. Leur gestion « ponctuelle » y mobilise des ressources moindres mais impose toutefois un haut degré de vigilance et des vérifications fréquentes afin de prendre en compte le risque d’obsolescence et de péremption.