Dans près de la moitié des envois, les colis sont trop grands par rapport aux produits qu’ils contiennent. Des vides accumulés qui finissent par avoir un impact économique pour le secteur et contribuent, du même coup, à augmenter son empreinte écologique. Les prestataires de la logistique tentent d’y remédier en proposant des solutions d’emballage sur-mesure.
La nature a toujours eu horreur du vide. Cette aversion pour le « rien » et le « gaspillage » gagne progressivement le secteur de la logistique e-commerce contraint de réajuster ses méthodologies face à la montée en volume des produits à mettre sous colis et à expédier (plus de 500 millions chaque année selon la Fevad, un gros rythme ponctué de fréquents coups d’accélérateur liés aux périodes de pointe). La notion de « vacuité », qui pose la question d’un conditionnement adapté afin d’optimiser les flux de transport dans le temps et l’espace et atteindre le meilleur rendement possible, amène les marques (pure players et autres clicks and mortar) et les entrepôts à chercher des innovations stratégiques en amont du stockage et de la préparation de commande logistique: cette réorientation répond à un constat d’ailleurs quantifié par une récent étude menée par Forbes Insight et un leader mondial de l’emballage, DS Smith.
Jusqu’à 64% de vide
Selon l’état des lieux dressé dans l’enquête à partir de l’analyse de quelque190 transactions effectuées sur des sites internet (français notamment), le vide tient encore beaucoup trop de place dans la quantité de paquets acheminée suite à une vente conclue en ligne, soit près de la moitié du total (entre 45 et 50%). Encore aujourd’hui, il n’est d’ailleurs pas rare que, faute d’adéquation entre le format du contenu et celui du contenant (une tablette dans un très gros carton par exemple), les destinataires y découvrent leur achat maintenu entre des matériaux de calage, « coussins d’air, papier ou encore polystyrène ». Ces disproportions tiennent souvent au fait que les enseignes usent de solutions dites standards aux dimensions universelles, au détriment de techniques d’emballage personnalisées ou sur-mesure.
Forbes Insigh évalue jusqu’à 64% cette part de « rien » ou d’espace vacant dans les colis lestés d’articles de verrerie. Elle reste majoritaire pour les jouets (52%), les produits d’épicerie (51%) ou les ustensiles de cuisines (50%), mais baisse en revanche lorsqu’il s’agit de luminaires (43%), de petit électro-ménager (40%) et de vêtements/chaussures (18%).
Dans cette chasse au « gaspi », la recherche d’un taux de remplissage optimum recouvre des considérations économiques et écologiques . Elle permet de transporter le même cubage de marchandises dans un seul camion. Un enjeu que les prestataires logistiques ont bien cerné : beaucoup d’entre-eux, comme Gemmalog proposent des prestations d’assemblage, de montage et conditionnement spécifique à de nombreux secteurs et types de produits.
Dans les entrepôts, la découpe sur-mesure des cartons, la densification des emballages et le colisage automatique, déjà pratiqués par certains e-commerçants, apparaissent donc comme des formules d’avenir pour (ré)concilier les impératifs de compétitivité et les objectifs environnementaux.