L’été dernier, une quinzaine d’acteurs de la vente en ligne ont signé une charte d’engagement qui égrène plusieurs mesures concrètes visant à améliorer l’impact environnemental du secteur.
La croissance rapide du e-commerce ces dernières années, phénomène encore amplifié par les effets de la crise sanitaire entre 2020 et 2021 et de mutations durables dans les habitudes de consommation, a mis en évidence l’impact écologique de l’ensemble de la filière, depuis l’énergie produite par les data centers via les connexions internet, jusqu’aux matériaux utilisés pour les emballages de colis, et les émissions de CO2 générées par les camions de livraison.
Ces enjeux, désormais intégrés dans le priorités stratégiques définies par les pouvoirs publics, ont conduit certains acteurs du e-commerce à s’engager sur des objectifs de performances environnementale, consignés dans une charte paraphée l’été dernier avec le ministère de la Transition Ecologique, le secrétariat d’Etat à la Transition Numérique et la Fédération du e-commerce et de la Vente à Distance (Fevad).
Le document fixe sur une série de mesures réparties en trois axes : l’information du consommateur, les emballages, l’entrepôt logistique et les livraisons.
Sensibiliser le preneur de commande
Les signataires de la charte promettent de mettre en place à partir du 1er janvier 2023, une formule qui propose à leur clientèle, au moment où celle-ci finalise son panier en ligne, différentes modalités de livraisons, en prenant soin de préciser, pour chacun des choix à sélectionner, lequel présente « le plus faible impact sur l’environnement » en fonction du point et du délai d’acheminement retenus, ou du type de véhicule mobilisé.
Les enseignes annoncent également vouloir prendre plusieurs dispositions pour limiter les surcroîts de trafic induits par les taux de retours de colis : l’idée, ici, est de ne plus inciter le consommateur à commander plusieurs références d’une même marchandise. Un exemple : des outils numériques seraient installés pour permettre au cyberacheteur de « s’assurer, à distance, qu’il opte pour la bonne taille de vêtement » (le textile est le secteur qui affiche la plus grande part de renvois à l’expéditeur, entre 15 et 20% en moyenne).
Bannir le vide des emballages
C’est l’un des points négatifs régulièrement soulevés par les promoteurs de la « chasse au gaspi’ ». Beaucoup de colis sont surdimensionnés par rapport aux produits qu’ils contiennent, ce qui amène de trop nombreuses enseignes à abuser d’éléments de calage en coussins d’air, papiers froissés et autres blocs de polystyrène, pour protéger des secousses ou des risques d’écrasement les articles les plus sensibles aux chocs. Ce « vide », incompatible avec la recherche d’un taux de remplissage optimum des camions de transport (pour diminuer les flux de livraison), s’explique notamment par l’usage de cartons standards, de format universel.
La charte annonce vouloir y remédier en supprimant, d’ici au 31 décembre 2024, « le suremballage » et en développant le recours à des contenants « fabriqués sur mesure ou adaptés à la taille du produit ».
Des rationalisations logistiques
Les acteurs e-commerce engagés dans ces défis environnementaux comptent modifier leurs propres méthodologies dans la gestion et l’expédition des colis, et aussi influer sur celles de leurs partenaires : producteur, commerçant, transporteur ou prestataire logistique. Dans ce registre, ils ambitionnent notamment de jouer la transparence « en rendant publique, dès 2023, la proportion de véhicules de moins 3,5 tonnes à faibles émissions » au sein des flottes utilisées par les entreprises de livraison. Dans l’entrepôt, ils comptent aussi systématiser le regroupement de produits à expédier, dès lors qu’il s’agit d’articles commandés « en même temps par un même consommateur ».