Le ministère du travail a élaboré des fiches conseils à destination des entreprises qui ont repris leur activité le 11 mai. Les enjeux sanitaires sont particulièrement forts dans les métiers spécialisés dans la gestion, le stockage, l’expédition et le transport des colis.
La logistique, désignée comme un secteur prioritaire par l’Etat pour assurer le maintien de la chaîne d’approvisionnement, ne s’est pas arrêtée – ou presque – pendant la période de confinement : à mi-avril, le niveau de chômage partiel recensé par la Dares* dans les activités d’entreposage et de transport avait atteint 2,9% de l’ensemble des dossiers déposées en France, loin derrière les commerces non alimentaires (23,3%), l’hébergement et la restauration (13,9%) ou encore la construction (13,8%).
Ces poursuites d’activité, assurées dans un contexte difficile marqué par des tensions sur les effectifs, des restrictions de déplacements et des demandes accrues sur certains produits commandés en ligne**, sont accompagnés de mesures fortes pour garantir la sécurité des personnels : trois semaines après l’entrée en vigueur du confinement, plusieurs organisations professionnelles – les fédération de transports et de logistique FNTR (fédération nationale des transports routiers) et TLF (transport et logistique de France) – avaient déjà élaboré un « guide de bonnes pratiques » afin d’orienter les employeurs dans la définition d’un dispositif sanitaire spécifique.
Distanciation physique en entrepôt logistique
Ces consignes, initiées dans le cadre des branches professionnelles, ont été complétées début mai par des fiches conseil publiée par l’autorité publique. Le ministère du Travail a notamment formalisé une série de recommandations dans un document destiné à prévenir les risques de contamination pour les salariés affectés à des tâches de préparation de commande logistique en entrepôt. Y sont rappelés notamment les grands principes à appliquer afin d’éviter les risques d’exposition au virus (distanciation physique, lavage régulier des mains, usage de lingettes) et les mesures organisationnelles à leur associer.
Les auteurs enjoignent, par exemple, les employeurs à définir des zones de sécurité au moyen de marquages au sol, notamment dans les lieux où plusieurs salariés se croisent (quais de chargement et de déchargement, lignes de co-packing, conditionnement à façon). Objectif : faire en sorte qu’un écart d’1 mètre au moins sépare chacun des collaborateurs en exercice. Ils préconisent également la pratique d’horaires décalés entre préparateurs de commande et caristes et l’attribution unique d’outils et d’équipements à un seul opérateur par jour (diable, transpalette, chariot élévateur, outils de voice-picking, scanner, téléphone, dérouleur de scotch). La fiche conseille recommande enfin aux entreprises « d’anticiper l’augmentation éventuelle des stocks et leur gestion tout en préservant les facilités de circulation dans l’entrepôt »
* bureau statistique du Ministère du Travail
**+ 118% pour les imprimantes (source GFK), +122% pour les puzzles (source NPD Group), et jusqu’à + 300% pour les outils de jardin sur certains sites e-commerce (source Rakuten)