La part des embauches liées à des créations de poste a progressé de près de cinq points en 2018, indique le dernier baromètre annuel publié par Fed Supply.
Pour quels motifs et sous quel statut les candidats à emploi dans le secteur de la logistique et des achats ont-ils été recrutés l’an dernier ? Les données compilées par le cabinet Fed Supply, spécialisé dans le recrutement de candidats destinés à ces métiers, livrent une série de grandes tendances qui permettent à la fois de prendre le pouls économique du marché et d’anticiper les évolutions à venir, tant dans les profils recherchés que dans la nature des missions proposées par les entreprises.
Le périmètre défini par l’étude repose sur l’ensemble des informations recueillies localement par dix agences implantées à Paris et en province. Qu’en ressort-il ? Si le volume d’emplois n’est pas quantifié, l’évaluation de l’offre et des besoins identifiés dans l’ensemble de la filière en 2018 laisse entrevoir une certaine embellie par rapport à l’année précédente : le nombre d’embauches liées à des impératifs de remplacement poste pour poste reste très largement majoritaire (52,25%), mais cette part structurelle recule de -4 points au profit de motifs relevant de facteurs plus conjoncturels : les créations d’emplois par exemple, qui dépendent de l’épaisseur du carnet de commandes, représentent ainsi 24% de l’ensemble, soit une hausse de +5 points sur un an. Assez logiquement, le volume des propositions d’embauche nées d’un surcroit d’activité s’établissent dans les mêmes proportions (23,75%), un niveau stable par rapport à 2017.
Davantage de CDI
Mieux, derrière ces bonnes courbes, le comptage effectué par Fed Supply traduit aussi une amélioration de la qualité de l’emploi : en 2018, le Contrat à durée indéterminée (CDI) est la première voie d’accès au service logistique et d’achat des entreprises – 56,5% des recrutements, +7 points- , tous secteurs confondus (industrie, grande distribution ou tertiaire). Parallèlement, les employeurs recourent moins qu’auparavant aux contrats à durée déterminée (CDD, -3 points sur un an) et à l’intérim (30,5 % contre 34,25 % en 2017).
Dans une précédente enquête baptisée « Transports et Logistique »* visant à décrypter l’évolution des tâches et des métiers au sein de la supply chain, le cabinet de recrutement observait, outre une digitalisation accrue des process, une tendance à la segmentation des postes en de multiples spécialités. Fed Supply cite l’exemple du responsable de la logistique, « dont les missions sont aujourd’hui plus fréquemment réparties entre le responsable Sales and Operations Planning(S&OP) », le responsable planning et le responsable approvisionnement chargé d’organiser et de superviser l’acheminement des flux et le niveau des stocks.
Ces trois fonctions d’encadrement sont à distinguer de celle –plus managériale – qu’endosse le directeur d’un entrepôt ou d’une plateforme : ce « gérant » intervient sur l’ensemble de la chaîne, « depuis les achats/approvisionnements réalisés auprès des fournisseurs, la production ou l’exploitation, jusqu’à la livraison des marchandises chez le consommateur final ». Il peut exercer sa mission directement au sein d’une entreprise industrielle ou commerciale ou, dans le cadre d’un service externalisé, chez un prestataire logistique.
*conduite avec la coopération de l’ASLOG (Association française pour la Logistique) entre décembre 2017et mai 2018 auprès de 658 candidats et 65 recruteurs